Est-ce que ces quelques lettres ILCA vous disent quelque chose ? C’est pourtant le nom du dériveur Olympique solitaire retenu pour les prochains Jeux Olympiques de Paris 2024. Vous souhaitez en savoir davantage ? Je vous éclaire.
Les bateaux de la série ILCA (anciennement connus sous le nom de Laser) sont parmi les classes les plus populaires et les plus compétitives de la Voile Olympique.
C’est le bateau le plus pratiqué dans le monde, il y a des ILCA dans la plupart des clubs de voile de la planète. Ces dériveurs monotypiques sont appréciés pour leur simplicité, leur maniabilité et leur équité.
La classe ILCA 7 est une version standard du bateau, tandis que la classe ILCA 6 est le même bateau à la seule différence du gréement qui possède une voile plus petite, plus adaptée aux femmes.
L’Histoire du Laser qui s’appelle aujourd’hui ILCA
L’histoire de la série ILCA remonte aux années 1960 lorsque Bruce Kirby a conçu le Laser, aujourd’hui connu sous le nom de ILCA 7.
L’idée originelle de l’architecte était de concevoir un bateau léger et simple à transporter pour pouvoir rapidement prendre du plaisir sur l’eau.
Depuis, ce bateau a été adopté dans de nombreux pays et est devenu la classe de dériveurs la plus largement pratiquée dans le monde entier.
Les ILCA 7 et ILCA 6 sont utilisés pour les compétitions olympiques depuis plusieurs décennies. Il a notamment fait son entrée au programme Olympique pour les hommes aux Jeux Olympiques d’Atlanta en 1996.
Il est devenu le solitaire Olympique féminin à partir des Jeux de Pékin 2008.
Le plus grand nom de la discipline est sans aucun doute le brésilien Robert Scheidt qui a remporté plus de dix titres mondiaux, une médaille d’Or aux Jeux d’Atlanta en 1996, une médaille d’Argent aux Jeux de Sydney en 2000 et une nouvelle médaille d’Or à Athènes en 2004.
Ce champion de la voile a inspiré des générations de marins à poursuivre leurs rêves et à atteindre l’excellence dans la série ILCA. Le dévouement, l’entraînement acharné et la passion pour ce sport sont les clés de son succès inégalé aujourd’hui.
Quelles sont les caractéristiques et les spécificités de l’ILCA ?
Voici les caractéristiques principales de l’ILCA :
- Longueur : 4,23 mètres,
- Largeur : 1,42 mètres,
- Hauteur du mât : environ 5,81 mètres. C’est un mât en deux parties qui s’emboitent l’une dans l’autre.
- Taille de la voile : La voile de l’ILCA, en particulier pour la version ILCA 7, a une superficie de 7,06 mètres carrés. Pour la version ILCA 6, la voile est légèrement plus petite, avec une superficie de 5,76 mètres carrés.
L’ILCA se distingue en tant que bateau monotype pour les Jeux Olympiques. Cela signifie que tous les concurrents utilisent le même matériel, ce qui garantit une concurrence équitable et met l’accent sur le talent et les compétences des marins plutôt que sur le matériel.
Aux Jeux Olympiques, le matériel est fourni et attribué de manière aléatoire en début de championnat. Cette pratique permet d’éliminer tout avantage lié aux différences de bateaux et met en valeur les performances individuelles des régatiers.
L’ILCA est connu pour être un bateau relativement lent par rapport à d’autres classes de voile.
Cependant, cette caractéristique met en avant les qualités tactiques et stratégiques des marins. La capacité à prendre les bonnes décisions tactiques, à lire les conditions de vent et à trouver les meilleures trajectoires peut faire toute la différence dans une régate.
L’ILCA exige une technique irréprochable et un mental solide de la part des coureurs.
En raison de sa relative lenteur, chaque manœuvre et chaque décision doivent être soigneusement calculées pour maximiser les gains de vitesse et garder une longueur d’avance sur les concurrents.
C’est cette combinaison de compétences techniques et mentales qui distingue les meilleurs marins de la discipline.
En ce qui concerne le gabarit des marins, il y a des recommandations générales pour la série ILCA.
Pour les hommes, le poids se situe généralement autour de 80 à 85 kg, tandis que pour les femmes, il se situe autour de 65 kg.
Cependant, il convient de noter que le talent et les compétences peuvent compenser certaines différences de poids, et il y a toujours des exemples de marins avec des gabarits qui ne respectent pas ces recommandations qui réussissent malgré tout.
Quel est le format de course pour l’ILCA ?
Le format de course en ILCA est une véritable épreuve d’endurance et de constance.
Étalé sur plusieurs jours, ce championnat exige des régatiers une performance soutenue tout au long de la compétition.
Chaque jour, les équipages s’affrontent dans deux manches d’une durée approximative de 50 minutes, ce qui totalise dix manches sur cinq jours.
Le classement s’opère selon un système de points particulier : à chaque manche, la position à l’arrivée se traduit en points, le premier arrivé obtenant un point, le deuxième deux points, et ainsi de suite.
À la fin des dix courses, le classement final est déterminé en prenant en compte le total des points accumulés, en retirant la moins bonne performance de chaque participant.
C’est celui qui affiche le score le plus bas qui remporte qui est dans la meilleure position pour aborder la Medal Race.
L’ultime jour, les dix premiers du classement général se qualifient pour cette fameuse Medal Race, une course plus courte d’environ 30 minutes, dont le résultat a un poids particulièrement décisif.
En effet, les points obtenus lors de cette course sont doublés et ajoutés au total des points des neuf manches précédentes, créant ainsi une tension palpable et offrant une opportunité inouïe de renverser la situation.
Ce format exigeant met en lumière la régularité et la persévérance des équipages, offrant un spectacle haletant pour les passionnés de Voile Olympique.
Quelle est la place de France sur la scène mondiale ?
En France le coureur le plus emblématique est sans aucun doute Jean Baptiste BERNAZ, il a participé à tous les Jeux Olympiques dans cette discipline depuis les Jeux de Pékin en 2008, c’est aussi le seul français à avoir remporté un titre de Champion du Monde.
JB est un coureur avec énormément d’expérience, il est extrêmement polyvalent et c’est clairement l’un des plus rapide sur les allures portantes (lorsque le vent vient de derrière).
Originaire de Sainte-Maxime, Il connait particulièrement bien le plan d’eau de Marseille car il y navigue depuis de nombreuses années.
Du côté des filles le choix pour représenter la France est plus ouvert, aujourd’hui plusieurs navigatrices s’affrontent dans cette discipline il va falloir encore attendre quelques semaines pour connaître celle qui va sortir son épingle du jeu.
Dans le prochain article…
Dans le prochain article, je vous présenterai un autre dériveur Olympique passionnant : le 49er, qui promet des sensations fortes et un défi différent.
Restez à l’écoute pour découvrir les caractéristiques, les champions emblématiques et les enjeux de cette classe palpitante de la voile olympique.
Bon vent !
Jonathan LOBERT