Les dériveurs ILCA (anciennement Laser) sont les bateaux les plus pratiqués au monde.
Simples, exigeants, techniques et parfaitement équitables, ils représentent la référence absolue en Voile Olympique depuis plus de 25 ans.
Que vous soyez passionné, pratiquant ou simple curieux, voici un guide clair et complet pour comprendre ce bateau mythique qui sera encore au programme des Jeux de Paris 2024.
1. ILCA : un bateau historique devenu une légende mondiale
L’histoire de l’ILCA remonte aux années 1960, lorsque Bruce Kirby imagine un dériveur simple, léger et facile à transporter.
Le Laser, devenu ILCA, va ensuite conquérir la planète.
Pourquoi un tel succès ?
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- accessible,
- très formateur,
- monotype équitable,
- exigeant techniquement,
- utilisé dans la majorité des clubs du monde.
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Il fait son entrée aux Jeux Olympiques masculins en 1996 (Atlanta) puis féminins en 2008 (Pékin).
Depuis, il est devenu un passage obligé pour les meilleurs régatiers de la planète.
Le plus grand nom de la discipline reste l’immense Robert Scheidt :
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- double champion olympique,
- 11 titres mondiaux,
- une longévité exceptionnelle qui a inspiré des générations de marins.
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2. ILCA 6 ou ILCA 7 : quelle différence ?
Les deux versions utilisent exactement la même coque.
La seule différence : le gréement.
ILCA 7 (hommes)
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- voile de 7,06 m²
- gréement plus puissant
- adapté aux gabarits de 80–85 kg
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ILCA 6 (femmes)
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- voile de 5,76 m²
- gréement plus léger
- adapté aux gabarits de 60–70 kg
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Ce système permet une équité parfaite :
👉 même bateau
👉 même technique
👉 performances liées avant tout au niveau du marin
3. Les caractéristiques techniques de l’ILCA
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- Longueur : 4,23 m
- Largeur : 1,42 m
- Mât : 2 parties emboîtées
- Voile : 5,76 m² (ILCA 6) / 7,06 m² (ILCA 7)
- Type : bateau monotype
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Pourquoi monotype ?
Parce qu’aux Jeux Olympiques, les bateaux sont fournis par l’organisation et attribués aléatoirement.
Objectif : éliminer toute différence de matériel.
👉 Seul le talent du marin fait la différence.
4. Un bateau lent… mais redoutable tactiquement
L’ILCA n’est pas le bateau le plus rapide du programme olympique.
Mais c’est l’un des plus tactiques :
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- vitesse modérée → différences faibles → décisions cruciales
- manœuvres nombreuses → précision indispensable
- régularité déterminante → endurance physique & mentale
- importance du placement → lecture du vent essentielle
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Chaque décision, chaque détail, chaque réglage influence directement le résultat.
C’est ce qui rend l’ILCA formidablement exigeant et formateur.
5. Quel est le format des courses en ILCA ?
L’ILCA suit le format olympique classique :
➡ 10 manches sur 5 jours
Deux courses par jour, environ 50 minutes chacune.
➡ Classement aux points
1 point pour le 1er, 2 pour le 2ème, etc.
On enlève la plus mauvaise manche.
➡ Medal Race
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- Top 10 seulement
- Manche courte de 30 minutes
- Points doublés
- Suspense garanti
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Ce format récompense :
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- la régularité,
- la gestion du stress,
- la capacité à performer dans toutes les conditions.
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6. La France en ILCA : un niveau exceptionnel
Côté français, le marin emblématique est Jean-Baptiste Bernaz :
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- seul Français champion du monde en ILCA
- 4 participations aux Jeux (2008, 2012, 2016, 2020)
- spécialiste mondial des allures portantes
- une connaissance fine du plan d’eau de Marseille
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Chez les femmes, plusieurs navigatrices se disputaient encore récemment la sélection pour Paris 2024, preuve du niveau très dense dans la discipline.
Conclusion : un bateau simple, mais d’une exigence incroyable
L’ILCA est un dériveur accessible… mais impitoyable.
Il demande :
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- une technique parfaite,
- une endurance hors du commun,
- une grande finesse tactique,
- une capacité à rester lucide sous pression.
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C’est cette intensité qui en fait un support olympique incontournable et l’un des plus passionnants à suivre à Marseille pour Paris 2024.
Pour aller plus loin, découvrez mes conférences, workshops immersifs ou mon coaching exécutif, où j’utilise la voile comme métaphore du leadership et de la prise de décision.